GUIDE DES HUILES VÉGÉTALES

 

 

 

Symboles utilisés concernant l’odeur, la facilité de pénétration, l’utilisation et la conservation :

 

  • Très moyenne    *
  • Correcte            **
  • Bonne               ***

  • Excellente         ****

 

 

 

 

SOMMAIRE DES HUILES VEGETALES

 

  Huiles végétales et huiles essentielles

 


Il est important de bien faire la différence entre les huiles essentielles et les huiles végétales. Les huiles végétales de qualité sont extraites par pression des noix, fruits ou des graines de certaines plantes. Par contre, les huiles essentielles sont obtenues par distillation dans un alambic. Ce sont des concentrés d’extraits aromatiques.


Les huiles végétales sont plus des «jus» huileux de plantes. (Certaines essences ou huiles essentielles d’agrumes sont aussi extraites par pression mais uniquement du zeste de ces agrumes). La composition est donc fondamentalement différente.

 

Les huiles végétales sont des huiles souvent alimentaires. Elles sont composées de différents lipides que l’on classe en acides gras saturés, mono insaturés, poly-insaturés. On connaît les acides gras stéariques, oléiques, palmitiques, linoléiques et linoléniques, etc… Ces acides gras
sont nombreux et ont différentes fonctions essentielles dans l’organisme qui sait en fabriquer certains. Pourtant un apport minimum d’acides gras par l’alimentation est nécessaire.


Beaucoup d’huiles végétales sont donc extraites directement d’une graine ou d’un fruit. On fabrique aussi des huiles végétales de plantes en faisant macérer durant plusieurs semaines une plante dans une huile végétale pour obtenir un macérât huileux après filtration.

  • Exemples : les huiles de calendula, d’arnica, de millepertuis, de carotte sont obtenues par macération des fleurs, des feuilles ou des racines dans une huile végétale de tournesol, d’olive ou autre.

On distingue donc les huiles végétales de pression et celles de macération.
Les huiles végétales vont permettre de diluer les huiles essentielles et donc de rendre celles-ci, qui sont de petites bombes aromatiques concentrées, facilement utilisables.

Les huiles végétales et les huiles essentielles s’associent idéalement pour nourrir, soulager, soigner l’organisme…
Il faut bien respecter les pourcentages, dosages et associations pour obtenir des résultats optimums sans agression pour la peau et les muqueuses.

 

 

 

 

        La qualité des huiles végétales

 


La culture des plantes huileuses sans pesticide et sans désherbant, sans conservateur chimique et agent toxique fait la qualité d’une huile végétale. Le label BIO est important ou la réelle garantie d’un ramassage sauvage dans des lieux préservés. L’extraction par pression des huiles vierges est un gage de qualité. Seule une pression mécanique à la plus basse température possible (ce qui n’est jamais évident ni facile
à garantir) donne une huile qui conserve toutes ses qualités et l’intégralité des acides gras essentiels. Les modes d’extraction par raffinage, chauffage à hautes températures, utilisation de solvants, modifient les structures moléculaires des acides gras et abîment donc les précieuses huiles végétales. Les vitamines hydro et liposolubles sont détruites (vitamines A, E, D, K notamment). Le raffinage est à exclure totalement. Exiger la mention «extraite par première pression (à basse température) à partir de matières premières sélectionnées ou BIO».
Si la mention n’est pas précisée, c’est qu’il s’agit d’extraction industrielle par raffinage, une méthode beaucoup plus rentable. Les rendements sont infiniment plus grands en huile pour une même quantité de plantes. D’ailleurs les noix et les graines pressées mécaniquement sont ensuite raffinées industriellement pour en extraire toute l’huile restante.
Le terme «à froid» n’est pas crédible car non garanti par la loi. Et il est souvent impossible d’obtenir à froid des pressions suffisantes avec des graines aux petits rendements (germes de blé, pépins de raisin, bourrache).
Les très faibles rendements rendent les prix prohibitifs. Seule la garantie du fabricant peut garantir une pression «à froid», mais hélas, sans contrôle et garantie légale, les fabricants outrepassent très souvent la mention !
On garde donc uniquement les termes «première pression par moyens mécaniques»

 

 

 

La composition nutritionnelle des huiles végétales

 

 

Elles contiennent des acides gras dits «plus ou moins saturés».
Les acides gras saturés se trouvent en abondance dans les matières grasses d’origine animale. On en consomme donc suffisamment dans notre alimentation occidentale.
D’autant qu’on les trouve également en plus petite quantité dans les matières grasses
végétales.
Les huiles végétales contiennent beaucoup plus d’acides gras mono et poly-insaturés.
Ces acides gras sont plus faciles à utiliser, à digérer par l’organisme et sont utilisés par celui-ci pour synthétiser des molécules essentiels nommées prostaglandines :

Ces prostaglandines interviennent dans de nombreuses fonctions biologiques :
transmissions de l’influx nerveux, métabolisme des os, des muscles, des vaisseaux sanguins, système immunitaire, gestion du cholestérol, etc…
Certains acides gras sont dits «essentiels», car l’organisme ne peut les synthétiser.
Ce qui n’est pas tout à fait exact! L’organisme est capable de les fabriquer mais avec difficulté et en utilisant de nombreux autres nutriments, vitamines, enzymes, etc… Le fait d’apporter directement ces précieux acides gras essentiels, ou AGE,
avec des huiles végétales de bonne qualité, facilite donc le travail métabolique de l’organisme et allège le système digestif.
L’acide gras oléique, oméga-9, très présent dans l’huile d’olive est mono insaturé.
Les acides gras linoléiques et linoléniques sont poly-insaturés. Ils se différencient en alpha, bêta, gamma, etc…, ou plus simplement oméga-6 et oméga-3. Ces mêmes oméga-3 qui comprennent les fameux EPA/DHA dont on parle tant pour prévenir les maladies cardio-vasculaires, les dépressions.
En résumé, les principaux AGE sont:
         • Groupe Oméga-6: acides gras linoléique et gamma-linolénique.
         • Groupe Oméga-3: acides gras alpha-linolénique, EPA et DHA.
Il est recommandé d’apporter avec l’alimentation 4 parts d’oméga-6 pour 1 part d’oméga-3.

Mais ces chiffres sont approximatifs et ne prennent pas en compte tous les facteurs du métabolisme, de plus, l’important est comme toujours la qualité des acides gras essentiels apportés dans l’alimentation. Une huile raffinée ne vaut pas une huile pressée et la quantité comme la qualité des acides gras qu’elles renferment est très différente.
L’alimentation moderne apporte trop d’huiles raffinées riches en oméga-6 altérés et trop de graisses saturées. Il faut redécouvrir des huiles végétales de première pression, et notamment les plus équilibrées en oméga-3 et 6. On citera les huiles
de colza, de noix, de chanvre, de lin, en association à une excellente huile d’olive.

 

 

 

 

Les huiles végétales utilisées en soin du corps et aromathérapie

 

 

Presque toutes les huiles végétales peuvent s’utiliser en onction, en massages sur le corps ou pour diluer des huiles essentielles. Toutefois, on ne retiendra que celles qui pénètrent facilement l’épiderme ou ont des propriétés intéressantes. La richesse en AGE, acides gras oméga-3 et 6 est à retenir.


Les huiles de première pression de colza, tournesol, olive, sésame, noix, noisette, chanvre, lin, germe de blé sont plutôt réservées à un usage alimentaire. On les trouve souvent au rayon alimentation. À savoir que vous pouvez les utiliser comme base de massage ou de dilution des huiles essentielles. On les utilise aussi pour réaliser les huiles végétales de macération de plante (millepertuis, carotte, arnica).


Retenir que l’huile de pépins de raisin est quasiment toujours raffinée! En première pression, elle coûterait une fortune. Donc il y a peu d’intérêt à utiliser cette huile, insipide et dénaturée.


Les huiles d’amande douce, d’argan, de bourrache, de jojoba, de macadamia, de noyaux d’abricot, de calophylle, de rose musquée, d’avocat, de nigelle sont plutôt réservées à un usage dermatologique. Mais nombre d‘entre elles peuvent se consommer. Elles ont toutes des propriétés thérapeutiques et nutritionnelles qui vont s’associer en mélange aux propriétés des huiles essentielles.


Les huiles de macérations ne sont pas dédiées qu’à une utilisation cosmétique.

 

Auteurs : Joël RUIZ Biochimiste et Christophe DREZET Naturopathe

 

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